Illustration Mademoiselle Caroline dont je vous conseille vraiment de lire les ouvrages ou d’aller jeter un oeil sur son blog: www.mademoisellecaroline.com
Avant d’être mère, moi, J’avais des convictions.
La tétine qu’on enfournait dans le gosier du petit braillard, je la regardait de travers. Parce que je n’ai jamais eu de tétine, Moi. Et puis c’est très mauvais la tétine tu Vois.
Et ces enfants qui pleurnichaient dans les transports m’importunaient grandement, ils étaient où les parents? hein? Et lorsque j’allais au restaurant, pas question qu’un de ces rejetons m’approche hein. Je suis venue au resto me faire servir et déguster, pas me coltiner des cris et des bruits d’enfants. Qui mangent des frites en plus?!!! Que diable les parents sont vraiment ingrats de nos jours. On se demande même pourquoi ils font des enfants. En vrai, ça fait un peu chier les enfants. Pardon, moi j’ai été enfant moi? Mais c’était pas pareil!
Beurk, ce petit là, il est tout crado (entre nous, ça c’était en voix off dans ma tête), à haute voix c’était plutôt « oh mais il est trop chou ton petit poussin…oups, il a fait un petit rototo tiens je te le rends… »
Et puis au fait, tu crois que ton enfant tu peux l’aimer si il est moche? Et quand bien même il le serait, moche, la mama-gaga, elle s’en aperçoit tu crois?
Faut pas croire les chéris, moi les enfants, je m’y connaissais. En plus de rédiger un mémoire concernant le domaine linguistico-pédiatrique, je faisais du babysitting, Moi. Je baignais l’enfant, lui lisais une petite histoire, hop au lit. Et en attendant les parents, je glandouillais devant la tv ou j’envoyais des textos. Bah finalement, c’est cool un enfant, ils se plaignent de quoi ces vieux réac de parents?
Et puis je lisais beaucoup. J’adhérais. J’adhérais corps et âme à cette parentalité IDÉELLE et IDÉALE véhiculée par ces illustres et savants essais théoriques. Sans compter les récits que l’on m’en faisait, de la parentalité sans faute. Cette légende que l’humanité s’est faite de la mère toujours souriante, plateau, tablier, bonne bouffe, super-boulot qui nous emmène chaque week-end voir une expo. Chute hormonale post-natale? euh…? Non connais pas. Je crois que tu te trompes, ça existe pas. Quand on accouche on oublie toutes les douleurs, on est si heureux. On ne sent même plus la fatigue avec l’euphorie!
Ô que c’était beau ces histoires. Tellement crobo que j’en avais une peur bleue de devenir mère. Parce que je ne serais jamais à la hauteur de tous ces illustres parents parfaits. Ou j’étais dégoûtée de tous ces imparfaits dont les morpions avaient la morve au nez.
Et puis j’ai accouché. Je n’ai alors pas été mère. On devient mère. Je suis passée du rêve à la réalité. Je suis passée par le désespoir de ne pas réaliser l’utopie du bon conte de la parentalité. J’ai du sauter à pied joint dans ces clichés perçus et regardés de travers. Les vivre. Les subir. Cohabiter. Accepter. Positiver. Sourire. A quand le prochain?!
Opter pour la tétine. Ne plus vouloir allaiter (Oh MY godness ton bébé va être malaaade!). Me laisser parfois dépanner par la télé et les dessins-animés. Ne pas réussir à calmer un bébé affamé et criard dans les transports en commun. Regarder avec bonheur ma fille se délecter de sa grosse assiette de frite au resto. Exploser de rire si elle a fait une grosse bêtise alors que la bonne mère aurait du sévir et éduquer. M’emporter d’un soudain p* »#! et m*#&! devant l’enfant perroquet. Passer beaucoup plus de temps au parc qu’au musée. Me suis même remise à regarder les Schtroumpfs. ( Ok ok je sais pas l’écrire…enfin un mot pour lequel je m’accorde une orthographe aléatoire allant au gré de mes envies!)
Maintenant, je suis mère. Heureuse et en parfaite connivence avec l’imparfaite réalité. Rêvant déjà de mon prochain bébé. En toute sérénité (ou presque Ahem!).
P.S: Chers parents ingrats et imparfaits, n’oubliez pas les 5 fruits et légumes/jour, le piano, la danse et le violon, et Manger-bouger.fr (mais bien sûr, on va tous emmener bébé Ken&Barbie-j’ai-jamais-la-flemme faire du vélo sous la neige à moins 10 degrés n’est-ce pas?).
exactement ! Vive la vraie vie, les vrais enfants et les vrais parents ! Et quand on voit le résultat, une petite fille de 5 ans équilibrée, maligne et à croquer, et sa maman, enfin rayonnante et épanouie, il n’y a pas de place pour le doute ! Vivement le prochain 😉
Gros bisous
Prochain post ou prochain bébé?!!
les 2 !
Ah ah je vais écrire un article pour commencer.
Et pour le deuxième bébé, je plussoie (ou plussois aux choix, c’est un peu comme schrumpf ce verbe dont personne ne sait d’où il sort, tu l’écris comme tu veux) allez hop c’est parti!
C’est peut-être ça être un parent idéal ?! 🙂
Merci pour cet article !! 🙂
Bises !
Anne
http://meandmode.over-blog.com
Tout à fait ça ! Avant on a des principes, et après on a des enfants …
On évolue, on s’adapte, on apprend à se connaitre mieux soi même à leur contact, on communique avec chacun en fonction de notre et leur personnalité aussi. La façon de faire avec le premier n’est pas forcément celle qui convient le mieux au deuxième ou troisième. On fait des impairs, on a des moments merveilleux aussi.
Dans une vie « parfaitement imparfaite » (sic) on vit quoi !