Alors que certains salivent devant un steak saignant et le dévorent goulûment, d’autres décident de ne plus manger de viande. Les avis sur la consommation de viande divergent, chacun y allant de sa théorie, si bien qu’on ne sait plus quoi faire de notre lard, et de notre cochon. Alors, arrêt de la viande: effet de mode, ou réel bienfait pour notre santé et l’environnement?
Consommation de viande: une affaire de goût et de convictions
La première fois que ma fille a appris que cette viande dans son assiette était un morceau de boeuf, elle ne l’a pas cru. Ce lien entre le bifteck et l’animal était abstrait pour elle. Comment imaginer que le boeuf, cet être qui vit, qui sent, qui respire, a pu être tué pour se retrouver en morceau, et en sauce, dans son assiette? Pendant des décennies, nous avons été cet enfant: nous mangions la viande, sans nous rappeler. Suivant les préceptes sanitaires disant que la viande est essentielle à notre bonne santé. Chacun de nous consomme près de 80kg de viande par an, 120 pour les Américains. C’est face à cette surconsommation et à l’éveil des consciences qu’on s’intéresse maintenant à l’élevage industriel: poussins broyés vivants et poulets ébouillantés dans des conditions abominables sont les réalités que nous avons décidé de connaitre. De plus en plus de consommateurs sont devenus végétariens, voire végétaliens, refusant de tuer l’animal pour se nourrir. Plus qu’un effet de mode, c’est une conviction.
Parallèlement à ce mouvement, il y a ceux qui se délectent d’une belle entrecôte grillée. Parmi ces consommateurs, ceux qui resteront des enfants, ne voulant pas voir la souffrance, continuant à acheter de la viande à moindre coût, et à en manger à chaque repas. Puis d’autres se renseigneront sur la provenance de l’animal qu’ils vont consommer, s’assurant que la bête a été bien traitée. Ils mangeront moins de viande, mais elle sera de meilleure qualité.
La consommation de viande a aussi son histoire: l’homo erectus en mangeait périodiquement; certains disent que c’est suite à son introduction qu’est apparu l’homo sapiens. Aussi, offrir de la viande à son invité est, plus qu’une marque de respect, un signe de richesse dans de nombreuses sociétés.
Viande et santé
De nombreux nutritionnistes attestent que la consommation de viande est primordiale à notre bonne santé. Riche en fer, en protéines, elle contiendrait des vitamines essentielles qu’aucun autre aliment, ni même notre corps, ne produiraient. Cependant très grasse, il est conseillé d’en consommer environ 6OOg par semaine, évitant ainsi les maladies cardiovasculaires ou les cancers qu’elle causerait.
D’autres soutiennent au contraire que la consommation de viande est une légende purement lucrative; l’industrie de la viande est en effet un énorme business commercial. Il semblerait que nous ne sommes physiologiquement pas faits pour digérer la viande; rappelons que nos ancêtres préhistoriques étaient au départ omnivores. Les fermiers ne consommaient que très peu de viande eux aussi. Les végétariens assurent très bien se porter; concernant les carences, ils les pallient avec des vitamines, comme la B12 par exemple.
Viande et environnement
Il y a au moins un point sur lequel tout le monde est d’accord, c’est l’impact environnemental de ces élevages intensifs. Forte émission de gaz à effet de serre, déforestation pour créer des pâturages, consommation massive d’eau… Tout cela en sachant qu’une partie de ces bêtes tuées se retrouvera à la poubelle. Sans oublier que la population mondiale s’accroît, et la consommation de viande avec.
Alors, on fait quoi?
Pour ma part, je ne suis pas capable d’éliminer totalement la viande de ma consommation. Pour le moment. Seulement j’en mange moins: par dégoût, par prise de conscience face à l’animal mais aussi parce que je ne me sens plus prisonnière du légendaire « mange de la viande ou tu n’auras pas de force ». Il m’est très difficile de cuisiner un plat savoureux sans le goût de la viande: je m’aperçois comme cet aliment est ancré dans nos habitudes culinaires. Pas facile de s’en défaire. Je me documente et me questionne beaucoup sur ce sujet; convaincue que plus qu’un effet de mode, si nous sommes tant à réfléchir sur notre consommation de viande, c’est qu’il y a une raison: nous devons faire confiance en notre instinct. Que la réalité est entrain de confirmer.
Comment envisagez-vous votre consommation de viande? Pensez-vous qu’elle est essentielle à notre organisme? Si vous êtes végétarien, comment s’est fait la transition? Allons-nous vers une humanité qui ne sera plus carnivore?
CaféCigale, c’est un rendez-vous bimensuel que j’ai créé pour que l’on puisse échanger et parler de nos idées, de nos points de vue sur des sujets de la vie quotidienne ou de l’actualité. En toute convivialité. S’il y a des thèmes que vous aimeriez aborder, n’hésitez pas à m’en faire-part, on les évoquera certainement ici.
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Une prise de conscience s’est faite chez moi vers l’âge de 10 ans, où j’ai entamé un régime végétarien… que mon corps n’a tout simplement pas supporté. Aillant une petite santé, j’étais constamment en carence de ci, de ça, alors les médecins m’ont simplement conseillé de recommencer la viande. Ce que j’ai fait avec grand regret, puis de 13 à 14 ans j’ai repris ce régime végé, en comblant avec des multitudes de vitamines et d’aliments divers et variés blindés de protéïnes.
Je vis très bien ce régime, mais il m’arrive parfois de manger de la viande (au lycée car il n’y a qu’un plat de servis, ou lorsque je suis conviée, par politesse), et à chaque fois ça me fait ce petit « quelque chose », qui me répugne quand je pense à la bête encore vivante…
Personnellement j’en mange beaucoup moins par envie, bien que j’adore ça
Pour le reste… J’ai travaillé dans le secteur de la nutrition durant 12 ans, la seule chose que je sais c’est que si on écoute tout , on se couche et on ne mange plus du tout
Bises
@Sylvie: Bien sûr, il ne faut pas rentrer dans la paranoïa, seulement il est bon, selon moi, de savoir et d’avoir conscience de ce que l’on mange.
En tentant d’être le plus respectueux envers nous-même, mais aussi envers l’animal et cette planète où l’on vit.
Bises!
Hello !!
Personnellement j’adore la viande et le poisson, j’en mange à tous les repas. Je sais bien évidemment l’impact écologique de l’élevage intensif mais « gustativement » j’aurais vraiment du mal à m’en passer. J’essaie au maximum de prendre ma viande chez un boucher en demandant sa provenance, mais je ne me prive pas non plus si l’animal n’a pas été élevé à côté de chez moi. Pour le poisson c’est plus compliqué. J’habite en Isère, ma région est riche en lacs et rivières. Quand je vais sur le marché je prend parfois des poissons locaux, mais j’achète aussi des poissons de la mer ou de l’océan parce que j’adore ça. Je pense qu’il est important que chacun respecte le choix des autres et qu’il n’y ait pas de jugement. Chacun est libre 😉
A bientôt !
@ Les facéties de Nala: tu as tout à fait raison; le tout étant de rester « aware » comme disait l’autre!
Bises
Je ne mange pas de viande en ce qui me concerne ou presque jamais, par contre je n’irai pas faire la morale à ceux qui apprécient un bon steack. Je pense que tout dépend du métabolisme et du rythme de vie ; après, côté prise de conscience et santé, mieux vaut acheter moins mais de bonne qualité : dans des conditions d’élevage ou l’animal était bien traité. Ca vaut aussi pour le lait et les oeufs, d’ailleurs.
@Polina: absolument, et tu fais bien de le rappeler!
Je ne savais pas que tu ne mangeais presque pas de viande. Par quoi la remplaces-tu? Je cherche des idées.
Bises
Chère Anahita,
Encore un sujet très intéressant et d’actualité.
Consommatrice d’ « animaux morts » (comme dirait les adeptes du « no meat ») : oui. Il a toujours été dit qu’il fallait manger de tout en quantité raisonnable et suffisante pour notre métabolisme, viande rouge comprise. Elle ne serait pas indispensable, trop grasse, génératrice de certaines maladies et… apparemment, pour les grands consommateurs, renforcerait notre agressivité. Ceci étant, comparativement au poisson, qu’il était fortement conseillé de consommer plusieurs fois par semaine, il y a une trentaine d’années…. Nous nous retrouvons face une autre forme de polémique : poissons et crustacés trop chargés en métaux lourds, du fait de la pollution, deviennent également nocifs pour santé… Qu’est-ce qu’il nous reste pour survivre ? (@Sylvie : je suis de ton avis)
Nous serions voués à consommer des insectes pour l’apport protéique d’ici peu…. Une petite sauterelle grillée, ma cigale ?
@rhapsodia: ahah joli jeu de mot!
Il y a deux ans, à la fête de l’école de ma fille, on nous avait servi des insectes comme amuse-gueule. Hum…mon homme et son pote ont mangé, me disant que ça avait un goût de chips et que contre toute attente, ce n’était pas mauvais…je laisse ça aux autres, ce n’est pas mon truc. Je garde de la cigale seulement le nom, pas de cigale sous la dent!
C’est quoi cette histoire de viande rouge qui rendrait féroce?!!??
Bel article. C’est vrai que la consommation de viande est vraiment ancré dans nos mœurs. Personnellement il y a environ 6 ans, j’ai eu un déclic et j’ai pris conscience de toute la cruauté qu’on inflige aux animaux. Pour se nourrir certes, mais doit-on tuer autant d’animaux chaque jour, doit-on infliger de la douleur et la mort dans une cruauté sans nom ? Et c’est à partir de ce moment là que je me suis dit Stop je ne peux plus. Depuis 6 ans je n’en consomme plus (indirectement malheureusement via certains e471 d’origine animale qui m’échappe) mais sinon je ne consomme que du poisson.
Passe une belle soirée
Bisous
Clémence du blog perledujour
J’ai toujours eu beaucoup de souci avec les viandes, ayant toujours refusé de manger certains animaux. Arrivée à l’adolescence, je ne consommais plus que du steak haché très cuit, du blanc de poulet ou de dinde, et certaines formes de charcuterie. En 2013, j’ai arrêté la viande rouge et l’été dernier j’ai arrêté la viande tout court 🙂 Je continue cependant à manger poisson et fruits de mer, même si 75 % de mes repas sont totalement végétariens. J’essaie également de réduire ma consommation de produits laitiers d’origine animale.
Je ne pense pas absolument pas qu’il est nécessaire de consommer de la viande pour être en bonne santé, en fait je pense exactement le contraire ! Depuis un an je lis énormément de choses sur la nutrition et tout ce que j’ai pu lire au sujet de la viande m’a confortée dans l’idée que je n’en mangerai probablement plus jamais, parce que ses méfaits sont effarants ! Le régime végétarien ne comporte pas plus de risque de carences que le régime omnivore, même s’il est vrai que le fer d’origine animale s’absorbe mieux que celui d’origine végétale, mais il suffit de compenser avec des légumineuses et des légumes riches en fer. J’ai un taux de fer naturellement bas et je dois constamment surveiller de ne pas tomber en anémie, mais ce n’est pas pour autant que je recommencerai à manger de la viande, d’autant que j’avais déjà ce souci quand j’en mangeais. Et ce sont surtout les végétaliens qui ont besoin de supplémenter en B12 🙂
Les régimes végétariens et végétaliens, lorsqu’il sont bien menés, ne sont pas plus dangereux qu’un régime omnivore bien mené, et le sont bien moins qu’un mauvais régime omnivore. Je connais plusieurs végétariens et végétaliens, et tous sont en très bonne santé. Je connais même une petite fille de 6 ans végétalienne depuis sa naissance et elle n’a jamais été malade de sa vie.
En France, le lobby de la viande (ainsi que celui du lait, les deux étant liés) sont très forts et essaient de nous faire croire que ces deux aliments sont indispensables à notre bonne santé alors qu’en réalité c’est tout le contraire 🙂 Nous avons aussi une tradition gastronomique qui fait qu’un repas sans produit animal n’est pas considéré comme un vrai repas. C’est dommage parce que la cuisine végétarienne peut être tout aussi riche, variée et goûteuse !