Souffrir et être belle?


cheveux raides

 

« A la trogne connaît-on l’ivrogne »,  » A chacun son pet sent bon ». Il est des adages qui tombent dans l’oubli.

Et puis il y a cette maxime que l’on voudrait oublier, mais qui est indémodable, collée comme une bande de cire orientale à la peau de l’humanité. Cette maxime, c’est ma mère qui me l’a transmise. Vous savez, l’époque où Jenny from the bloc ou Beyonce se déhanchaient avec leurs cheveux plus raides qu’un balai et leur mèches-spaghetti qui virevoltaient dans l’air du ventilateur. Et bien moi, à cette époque, je faisais un brushing tous les deux jours. Je voulais des cheveux raides, droits, raides. Comme J. Lo.

Et un jour que je me battais avec mon sèche-cheveux à raidir ma touffe asséchée sans me demander d’où pouvait provenir cette sombre odeur de cochon grillé, (sans compter les jours de fête où une amie me coinçait la tête sur la table à repasser, deux coups de fer et hop c’était réglé: raide+ trace du pli de repassage à la racine des cheveux: j’étais comblée), ma mère est passée par là, m’a regardée et m’a annoncé, comme le Saint Graal que l’on se transmettrait de mère en fille: « Il faut souffrir pour être belle! ». Et elle est repartie.

Et là, je me suis sentie forte d’un héritage que m’avais légué l’Humanité. Cette époque où Marie Antoinette était la Angélina Jolie de la Cour, corbeille sous la robe-démarche royale assurée, corset coupe-souffle pour une poitrine façon siliconée. Et ces temps où l’on avait pas le droit de chausser des escarpins plats avant ses 180 ans, talons hauts fesses cambrées. Et la boue étalée sur le visage, masque bio pour une peau neuve et écologique.

Et puis arrive notre époque contemporaine. Moderne, réfléchie, pacifique. Tu veux des seins à la Tomb Rider?: hop hop, sur le billard, scalpel-cicatrice, voilà des obus tous neufs ma petite dame! Même procédé pour une rhinoplastie, marteau en plus. Rapide et efficace.

N’oublions pas non plus que la beauté est à l’image de notre société savante et de ses avancées technologiques. Alors il est Hors de question de ressembler à notre lointaino-préhistorique cousin singe-australopithèque. Ennemi numéro 1: les poils. Sont de nos jours supprimables par une multitude de méthodes plus efficaces les unes que les autres, donc aucune excuse: Rasoir ou repousse hérisson, chacun prénomme la chose comme il l’entend / Cire orientale ou occidentale, même système, chaleur ardente et soulèvement de derme assurés= certitude de la suppression Totale de ces maudits arriérés/ Epilation définitive, à raison de 100 euros la séance par zone, 6 séances minimum sur ladite zone, environs 5 zones à traiter  – et attention! si peaux mates tâches- je vous laisse faire le calcul…

Et puis Nike est né.

 

 

 

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